Matali Crasset envisage le design comme une recherche. Elle travaille à partir d’une posture décentrée qui lui permet à la fois d’intervenir sur la vie quotidienne et de projeter des scénarii pour le futur. Sa méthodologie est faite d’observations des pratiques ordinaires et de remises en cause des principes d’organisation habituels. A l’image de son objet emblématique la colonne d’hospitalité « Quand Jim monte à Paris », c’est à partir d’une observation fine des usages qu’elle invente de nouvelles ritualités. Portant un regard à la fois expert et toujours neuf sur le monde, elle questionne l’évidence des codes pour mieux s’en affranchir. Son travail consiste alors à chercher de nouvelles typologies et à formuler des logiques de vie inédites. Elle définit cette recherche comme un accompagnement, en douceur, vers le contemporain. Cette expérience acquise au fil des années l’engage désormais dans des projets de plus en plus participatifs, au niveau local comme au niveau global, en milieu rural comme en milieu urbain. A partir de rencontres, d’ateliers de création, de réflexions et d’envies communes, elle travaille avec des porteurs de projets différents mais qui tous ont la conviction que les dynamiques collectives engendrent des scenarii plausibles de lien social. C’est finalement autour de la question du vivre ensemble que s’organisent les fictions, les récits et le sens du travail de Matali.